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3 janvier 2018 3 03 /01 /janvier /2018 05:33

 

 

 

On se demande ce qu’ils ont dans la tête ! Décidément, ces Anglais ne sont pas fiables. Cette opinion est d’ailleurs longuement corroborée par le sens de la dérision, voire de l’autodérision, dont ils font preuve à chaque occasion, y compris dans les négociations professionnelles. Capables de défendre une position pied à pied, dotés d’un fort esprit de compétition, acquis peut-être dans leurs collèges élitistes et virils, intransigeants – on se souvient de la fameuse tirade de Margaret Thatcher : « I want my money back ! » –, les Anglais seraient si différents de nous. Malgré Guillaume le Conquérant, un Normand. Malgré Winston Churchill, qui aimait tant la France mais détestait les Français. Malgré le rôle exemplaire de la Verte Albion pendant la Seconde Guerre mondiale – un pays plus allié que la France qu’elle ne l’était d’elle-même. Malgré Jeanne Moreau, Jane Birkin, Charlotte Rampling et Mika.

 

Les Anglais, c’est entendu, n’ont jamais eu le sentiment d’appartenir complètement à l’Europe. Ils ont souvent donné l’impression de rechigner face aux demandes incessantes de la solidarité européenne. Au fond, ce peuple anachronique et néanmoins ami aurait actualisé depuis cinq siècles la stratégie de la Reine Vierge : séduire les princes européens sans jamais se donner complètement à eux. Au pays de David Bowie, de Hugh Grant, de Jude Law ou de Rob Pattison, pas la peine en effet d’aller chercher du sexy d’importation : chaque génération produit son lot de jeunes gens aptes à satisfaire les fantasmes sexuels ou, pour celles et ceux qui ajoutent au sexe la littérature, sentimentaux.

 

Il est vrai aussi que dans l’esprit anglais, un contrat, c’est un contrat. Un engagement, un engagement. Ce ne sont pas les Anglais qui ont imposé à l’Europe un plafond de 3% du PIB pour le déficit public. C’est la France, sous François Mitterrand. Une mesure improvisée pour garantir la stabilité économique, mais qui, décidée sur un coin de table puis gravée dans le marbre du traité de Maastricht, s’est depuis lors imposée à tous les Etats membres, quand bien même la France – et même la raisonnable Allemagne – peine à la respecter. L’ancien premier ministre Michel Rocard lui-même, qui ne disait pas trop de bêtises, m’affirma lors d’un entretien[1] que l’Europe « fonctionnerait de manière plus fluide sans les Anglais qui freinent des quatre fers sur bon nombre de décisions essentielles pour nous ».

 

Il ne fallait pas les faire entrer, aussi. C’est vrai, quoi. Un pays où les piétons comme les voitures s’arrêtent au feu rouge ; où les commerçants vous saluent de façon tonique et avec un sourire à votre entrée dans leur établissement ; où l’art du jardinage cultive un naturel qui respecte la liberté de la plante à pousser comme elle le désire ; où l’empirisme ambiant fait qu’on se demande chaque matin si le soleil va se lever demain ; où l’eau se verse frémissante mais jamais tout à fait bouillante sur le thé ; où la série Coronation Street[2] fait un carton à la télévision en montrant au Britanniques le quotidien des habitants d’une rue très middle-class depuis 1960 ; où chacun lit plusieurs journal le dimanche ; où les libertés individuelles sont aussi sacrées que la reine est gracieuse ; où l’amitié, comme l’amour, se prouve mais ne se dit guère ; où les émotions sont plus authentiques quand elles sont tues ; où la plupart des cimetières sont des prairies piquées de pierres tombales plutôt que des champs de caveaux ; où une demeure sur deux est hantée par des fantômes ; où ce sont les brownies qui font le ménage ; où le meurtre, depuis Agatha Christie, est considéré comme un sport national ou à tout le moins un mode relationnel favorisé ; où l’homosexualité fait partie de l’enseignement de base de tout honnête homme ; un pays, bref, où la liberté est à ce point ancrée dans les mœurs que le pauvre Tony Blair, après les attentats islamistes de 2005, s’est vu opposer par l’opinion publique une fin de non-recevoir lorsqu’il envisagea la mise en place d’une carte d’identité censée renforcer la sécurité. Le nôtre, dix ans plus tard, sous François Hollande, dans une situation comparable sinon similaire a embrassé l’état d’urgence avec la fougue des fraîches amours.

 

Theresa May, qui n’a pas voulu le Brexit, est accourue aux Etats-Unis peu après l’élection de Donald Trump dans le but d’approfondir le partenariat entre leurs deux pays liés par l’Histoire. Il fut rapidement assez clair que le nouveau président se fichait pas mal de l’Angleterre comme d’ailleurs de l’ensemble de la France ou de l’Europe, qui ne font pas partie de son horizon. Les conservateurs britanniques se déchirent sur la dureté relative du Brexit souhaitable. Les travaillistes, qui lui étaient opposés, militent à présent, réalisme oblige, par un soft one : quand on ne veut pas être baisé, on préfère une bite molle. L’avenir nous dira vers quels arrangements s’orienteront les négociations afin que ni les Anglais, ni les Européens ne perdent la face. Sauver les meubles britanniques d’un côté, commercialement parlant. Eviter d’ouvrir la boîte de Pandore de l’autre. Certains politiciens britanniques, dont nos amis auraient fort bien pu se passer sur ce coup-là, ont conduit le pays à cette fiction improbable, à cette incroyable histoire de fantômes qui, finalement, s’avère désormais solide, résistante et dure comme le réel. Virginia Woolf avait raison : « La vie est un rêve. C’est le réveil qui nous tue. »

 

 

 

 

 

[1]  Lors d’un entretien visant à préparer ma biographie de Michel Durafour, au cours de l’année 1996.

[2]  Coronation Street est un soap opera britannique créé par Tony Warren et diffusé depuis le 9 décembre 1960 sur le réseau ITV. Le 7000e épisode a été diffusé le 28 janvier 2009. Il est le programme de télévision qui rencontre le plus de succès dans le monde, et a été diffusé en continu pendant plus longtemps que tout autre programme similaire (source Wikipédia).

Brexit : le réveil qui nous tue
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25 décembre 2017 1 25 /12 /décembre /2017 13:45

Introduction à "Dépasser les prisons culturelles", à paraître début 2018 à Paris.

 

"Toute négociation est interculturelle. L’autre est toujours un mystère pour nous. Parle-t-il vraiment la même langue ? Jamais tout à fait : les mots eux-mêmes résonnent différemment. Appartient-il au même milieu social ? Ses codes culturels sont-ils similaires aux nôtres ? Ses héros sont-ils nos héros ? Son chemin précède-t-il ou suit-il notre chemin ?

 

Nous voyons bien que non. Face à autrui, face à l’étranger, au sens camusien du terme, nous hésitons devant l’attitude à adopter : Faut-il être intégratif et rechercher l’adaptation à tout prix ? Ou vaut-il mieux être distributif, rester soi-même, attendre que l’autre ne fasse tous les efforts et lui imposer le respect ? Le respect, c’est ce que nous voulons imposer à l’autre. On peut lui préférer la courtoisie, cette « intelligence de l’autre » selon une saganesque définition. A moins qu’une attitude purement rationnelle ne soit possible : évaluer alors le plus objectivement possible le rapport de force et agir en conséquence, selon l’objectif assigné à cette rencontre. Mais n’est-ce pas réduire l’autre à une marchandise, un objet de satisfaction de nnotre impérieux désir ?

 

L’univers quantique est une soupe chaotique sur laquelle nos perceptions façonnent un monde à notre mesure. La mesure de mon voisin n’étant pas la mienne, nous vivons dans des mondes différents. Nous l’appelons pourtant tous le « réel ». Mais comme l’écrivait Mrs Woolf : « La réalité est un rêve. C’est le réveil qui nous tue. » Mon réel diffère de celui de mon voisin tout autant que le temps est relatif et l’univers courbé. Le gouffre qui nous sépare est déjà considérable au niveau interpersonnel, c’est-à-dire au sein des couples, des familles, des tribus, des communautés.

 

« La communication, c’est ce qui ne marche pas, » professe Dominique Wolton, chercheur au CNRS. Virginia Woolf, avec ses flux de conscience qui dépassent l’étroite notion d’égo et ne se rencontrent jamais vraiment, ne dit pas autre chose. Ni James Joyce. Ni Marcel Proust, chez qui une madeleine contient des univers entiers

 

A l’heure où la mondialisation, qui réjouit les élites urbaines diplômées, appauvrit les classes moyennes européennes et inquiète les milieux populaires, multiplie les rencontres interculturelles à la surface de la planète ; à l’heure où le tourisme de masse voit s’affronter sur les plages d’Espagne ou de Grèce, sur les trottoirs d’Oxford Street ou dans les ruelles pavées de Gamla Stan les foules moutonnières ; à l’heure où le sourcing fait rechercher la main d’œuvre bon marché, hier en Chine, aujourd’hui au Bangladesh, demain peut-être dans le sud de l’Europe, pour satisfaire les consommateurs des classes moyennes occidentales avides de consommation à bas prix ; à l’heure où les identités régionales se crispent, en Catalogne, dans les Flandres, en Corse, à Venise et même en Ecosse où l’on ressuscite Marie Stuart ; à l’heure où les frontières, en passe de s’abolir, tendent à se renforcer, gérer de manière pacifiée et in the long run ses relations interculturelles devient de plus en plus nécessaire. Les frontières, Régis Debray nous le rappelle, sont des ponts entre les cultures bien plus que des murs, heureusement toujours poreux. La vision des frontières de Justin Trudeau n’a rien de comparable à celle de Donald Trump, ni celle de Theresa May avec celle d’Emmanuel Macron. Noam Chomsky, dans son récent ouvrage Optimism over despair, milite activement, une fois posé le constat de notre monde instable, pour une approche optimiste du capitalisme sans bornes post-1989. Un optimisme actif plutôt qu’un désespoir qui laisserait la place aux forces de l’argent-roi.

 

Nous avons donc chacun notre rôle à jouer dans le concert transnational qui se joue. Je souriais hier en regardant un élégant Anglais, dans la pénombre du Café in the Crypt de St Martin-in-the-Fields, expliquer d’un air courroucé à une jeune Française désemparée le principe de fonctionnement d’une file d’attente. Vérité en-deçà de la Manche, erreur au-delà. La notion de file d’attente est un concept culturel s’il en est. Les Français s’agacent de leur fonctionnement à Athènes ou à Naples, mais étonnent défavorablement le Londonien ou le Japonais.

 

Eviter les impairs, mettre en œuvre chaque fois qu’il est nécessaire les bonnes pratiques qui éviteront de heurter la sensibilité de notre interlocuteur, lever le voile sur la vision du monde des habitants de tel ou tel pays : tel est la modeste ambition de cet ouvrage, pratique et essentiel. Il guidera le lecteur dans la compréhension des cultures de différents pays. Le choix de ces pays reste bien sûr toujours arbitraire. Il sera complété par la publication d’un autre ouvrage dans les tout prochains mois. Les pays qui dominent le monde économique sont bien sûr présents, mais aussi certains de ceux qui émergent. "

 

Christian Soleil

 

"Dépasser les prisons culturelles" : un ouvrage collectif dirigié par Christian Soleil
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8 août 2017 2 08 /08 /août /2017 17:19

Pour les artistes du XVe siècle en Italie, le dessin ou disegno était l’une des formes d’art parmi les plus importantes et les plus fondamentales pour montrer leurs techniques. L’exposition Leonardo da Vinci e Michelangelo est la première au Japon à comparer les dessins des deux maîtres souvent concurrents. On peut y admirer les études de Léonard pour La Vierge aux rochers, l’étude de la tête de Leda par Michel-Ange pour son projet de Leda et le cygne. Au-delà des dessins, l’exposition présente quelque soixante-cinq pièces, dont trente n’ont jamais été exposées au Japon, comprenant peintures à l’huile, manuscrits et lettres centrées sur les travaux de la Biblioteca Reale à Turin et de la Casa Buonarroti à Florence.

Musée Mitsubshi Ichigokan à Tokyo : exposition "Leonardo da Vinci e Michelangelo"
Musée Mitsubshi Ichigokan à Tokyo : exposition "Leonardo da Vinci e Michelangelo"
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8 août 2017 2 08 /08 /août /2017 16:43

Le vide n’est pas ce qu’on croit. Il est rempli d’énergie. Du vide peut naître quelque chose. Le rien peut livrer quelque chose. Des chercheurs finlandais ont fait apparaître des photons bien réels à partir du vide. De quoi bouleverser notre conception du « rien ». D'autant que les physiciens tentent aussi de créer de la matière venue de nulle part.

 

Les fluctuations quantiques du vide révèlent que le néant est peuplé de particules virtuelles.  Il va falloir nous y habituer : le vide n’existe pas… Aristote en avait eu une extraordinaire préscience lorsqu’il affirmait, il y a quelque vingt-trois siècles, que « la nature a horreur du vide ». Même si on peut parier que le philosophe grec ne pensait pas exactement à la même notion de vide que celle des physiciens d’aujourd’hui, il avait quand même mis dans le mille.

 

La définition classique du vide nous dit qu’il s’agit d’une absence de matière dans une zone de l’espace. Or, en fait, le vide n’est jamais totalement vide. La physique quantique nous apprend, au contraire, qu’il pullule de particules... et d’antiparticules. Dans le vide quantique, ce bouillon se traduit par un jeu à somme nulle. La matière et l’antimatière ne faisant pas bon ménage, elles se font mutuellement disparaître.

 

Pourtant, pendant des temps très courts, des particules parviennent à exister avant d’être irrémédiablement annihilées.

 

A-t-on l’assurance de la réalité de ce phénomène ? En 1948, le physicien néerlandais Hendrick Casimir a déclaré que deux miroirs parallèles placés dans le vide subiraient une force d’attraction l’un vers l’autre. Depuis, plusieurs expériences ont démontré, en 1978 et surtout à partir de 1997, que l’effet Casimir existe bien. Deux miroirs très fins et très conducteurs, placés dans le vide, ont tendance à se rapprocher. Comme si une force s’exerçait de part et d’autre, poussant les deux miroirs l’un vers l’autre.

 

Une force ? Alors qu’il n’y a que du vide ? Si le vide peut appliquer une pression, c’est qu’il contient de l’énergie... Chacune des particules jouant à s’annihiler le plus vite possible dans le bouillon bouillonnant est associée à une onde. Et ces ondes exercent une pression sur la surface de chaque miroir.

 

Mais il existe aussi du vide entre les miroirs... Certes, mais leur faible écartement, précisément calculé, perturbe les ondes prisonnières. La force de rapprochement des miroirs permet de mesurer la différence de pression exercée entre les ondes situées à l’extérieur des deux miroirs et celles qui sont entre les deux… Etonnant, non ?

 

Cette expérience met en évidence de nombreuses choses… quantiques. En particulier, l’existence d’une énergie du vide. Ou la présence, dans ce « vide », d’une infinité de particules invisibles du fait de leur trop courte période d’existence.

 

Mais que se passerait-il si l’on faisait varier la distance entre les deux miroirs ? Juste pour voir. C’est la question que se sont posés deux chercheurs finlandais de l’université d’Aalto, Sorin Paraoanu et Pasi Lähteenmäki. « Si nous agissons très vite, nous pouvons empêcher les particules de se recombiner, explique le premier. Elles sont alors transformées en particules réelles qui peuvent être détectées. »

 

Pour réaliser l’exploit d’empêcher les particules évanescentes de disparaître, les physiciens sont allés jusqu’à modifier la vitesse de la lumière. Pour cela, ils ont utilisé un réseau d’aimants supraconducteurs, les SQUIDs, similaires à ceux des machines d’IRM utilisées pour l’imagerie du cerveau. C’est en modifiant le champ magnétique émis par ces aimants qu’ils ont fait varier rapidement la vitesse de la lumière. « Nous avons ainsi pu extraire des photons du bruit du vide quantique », précise Pasi Lähteenmäki. Autrement dit, des photons, et donc de la lumière, sont devenus visibles dans le vide. De véritables particules sont ainsi sorties du néant apparent.

 

L’étude, publiée le 11 février 2013 par les PNAS, fait l’objet d’un article sur le site de la revue Nature provenant de Scientific American. Pasi Lähteenmäki y explique que l’expérience revient à modifier l’indice de réfraction du vide. On sait en effet que la vitesse de la lumière varie en fonction de cette propriété de la matière qu’elle traverse. « Imaginez que vous êtes assis dans une pièce très sombre, explique le chercheur. Si, soudain, l’indice de réfraction de la lumière de la pièce change, la pièce va devenir lumineuse. »

 

Ce qui peut être assimilé au remplacement, d'un coup, de murs peints en noir par des murs peints en blanc. » Bowie a le sourire d’un enfant qui vient de me jouer un mauvais tour. Car je suis toujours tout seul dans le pavillon, au milieu de la forêt, avec les murs ouverts sur le panorama du Pacifique en contrebas, à l’écouter me parler sans comprendre où il veut en venir. C’est le propre des rêves, non, de ne pas savoir où ils mènent ?

 

Le plus extraordinaire réside dans ce surgissement de particules réelles à partir du vide. L’expérience de Casimir avait permis de découvrir que le vide n’est pas vide. Celle des Finlandais met en lumière, au sens strict, l’un de ses composants. Mais les photons ne sont pas les seules particules qui habitent le vide.

 

En effet, la formule d’Einstein E = mc2 peut être écrite : m = E/c2. Ce qui signifie qu’une masse peut exister pourvu que l’on dispose d’énergie. Ainsi, si le vide contient de l’énergie, il doit être possible de la transformer en masse. Dans ce cas, ce ne serait plus uniquement de la lumière qui surgirait du néant mais bien de la matière. Le seul problème réside dans la quantité d’énergie nécessaire pour que la masse ne reste pas nulle. Etant donné qu’il faut la diviser par le carré de la vitesse de la lumière (300 000 km/s), on comprend que l’énergie qu’il faut ajouter à celle du vide doit être gigantesque.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           Cette difficulté ne fait pas peur à un Français, Gérard Mourou, directeur de l’Institut de la lumière extrême (ILE) à l’Ecole polytechnique de Palaiseau. Spécialiste des impulsions laser ultracourtes, le physicien a dirigé ce projet qui a abouti, en 2015, à la création d’une installation assez extraordinaire. Elle allie en effet un laser de forte puissance à la technologie des impulsions atteignant la femtoseconde, voire l’attoseconde. C'est-à-dire 10 puissance - 15 à 10 puissance - 18 secondes. Et pourquoi pas la zeptoseconde (10 puissance - 21 s). Très loin des durées imaginables.

 

La puissance du laser ne l’est pas plus : 200 petawatts (PW), soit 1015 watts (100 000 fois la puissance électrique produite par l’homme sur Terre) concentrée sur un espace d’un micron, un millième de millimètres. Le résultat visé n’est rien d’autre que de « faire bouillir le vide ».

 

Cela revient à recréer les conditions dans lesquelles les particules fondamentales sont apparues juste après le Big Bang. Si les physiciens atteignent leur but, notre conception du vide sera définitivement modifiée. Après avoir fait jaillir la lumière qu’il contient grâce à l’expérience finlandaise, ce sera la lumière qui fera surgir de la matière de ce qui constitue, finalement, la matrice de ce qui nous entoure. Avant même d’être poussière, nous avons été… vides. 

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8 août 2017 2 08 /08 /août /2017 16:38

Evangelista Torricelli naît à Faenza, en Italie, le 15 octobre 1608. Très jeune, il rentre au collège des Jésuites de Faenza, où il est remarqué pour ses talents exceptionnels en mathématiques. Il est envoyé à Rome, où il devient l'élève de Benedetto Castelli, l'un des disciples de Galilée. Il y perfectionne ses connaissances en mathématiques et découvre peu à peu les travaux de l'astronome Galilée, qui lui inspirent un peu plus tard son premier traité de mécanique. Dans cet ouvrage, Evangelista Torricelli démontre que le centre de gravité d'un solide tend à être le plus bas possible à l'équilibre.

 

Devenu célèbre pour ses recherches sur les mouvements des corps, Evangelista Torricelli entame une correspondance avec Galilée, avant de devenir son secrétaire durant les trois derniers mois de sa vie, entre 1641 et 1642. À la mort de son maître, Evangelista Torricelli se voit proposer la place de mathématicien du Grand-Duc de Toscane, ainsi que l'ancienne chaire de mathématiques de Galilée. Avec cette rente à vie, le mathématicien peut se plonger en toute tranquillité dans ses recherches.

 

Impliqué dans le problème des fontainiers de Florence qui cherchent à pomper l'eau de l'Arno, Evangelista Torricelli découvre un principe fondamental en 1644, qui donnera lieu à l'invention du baromètre à tube de mercure. En effet, le scientifique découvre que pour remplacer l'eau, il est nécessaire d'avoir un liquide avec une plus grande densité. Il publie la même année Opera Geometrica, qui sera le premier pas vers l'invention du calcul intégral.

 

Evangelista Torricelli meurt de la typhoïde à Florence, le 25 octobre 1647, sans jamais avoir publié ou revendiqué la paternité du baromètre à mercure.

 

Torricelli avait eu l'idée que c'était l'air atmosphérique qui appuyait sur la surface de l'eau et qui la poussait dans le tube, et non "l'horreur du vide" qui la tirait. Dès lors, la force exercée par l'air ne pouvait être que finie.

 

Afin de vérifier son hypothèse, il conçut une maquette du problème dans lequel il remplaça l'eau par du mercure (sans aucune bulle d'air) sur une cuve remplie, elle aussi, de mercure. L'expérience lui donna raison. A sa grande joie, du moins on peut l'imaginer, le niveau du mercure dans le tube descendit légèrement, puis se stabilisa à une hauteur d'environ 760 mm au-dessus du mercure de la cuve. Il venait de réaliser la première mesure de la pression de l'air atmosphérique.

 

En 1643, Torricelli, assistant très réputé de Galilée, se rend à Florence pour chercher une solution au problème que rencontrent des fontainiers. En 1638, Galilée lui-même appelé à l'aide n'avait pas réussi à trouver la vraie réponse à ce problème. Les fontainiers ne parvenaient pas, avec une pompe aspirante, à monter de l'eau à plus de 10 m de hauteur. Jusqu'alors, la théorie aristotélicienne selon laquelle la nature avait "horreur du vide" prévalait et prévoyait qu'en aspirant l'air au sommet d'un tube plongeant dans l'eau, il devait être possible de la pomper depuis n'importe quelle profondeur. De toute évidence, cet exemple démontrait le contraire.

 

C'est Pascal qui eut l'idée de transformer le baromètre en altimètre. Ce dernier fut développé par Mariotte. Intéressé par l'expérience de Torricelli, Pascal devina que si la pression de l'air était responsable de l'élévation du mercure, ces deux grandeurs devaient diminuer en altitude. En 1648, il demanda à son beau-frère, Florin Perrier, de rééditer l'expérience de Torricelli en haut du Puy de Dôme (ce dernier vivait en Auvergne). A 1 000 m d'altitude, la hauteur de la colonne de mercure n'était plus que de 680 millimètres. Preuve était faite que l'hypothèse de Torricelli était juste, que l'on mesurait bien la pression de l'air atmosphérique et qu'à Florence, les fontainiers devraient remonter l'eau au seau ! 

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5 avril 2017 3 05 /04 /avril /2017 21:00
Christian Soleil dépeint la vie "modeste et épanouie" d'un homme libre : Andrea del Sarto

Peut-on sacrifier sa vie et sa carrière par amour ? Il semble que oui : pour les beaux yeux de Lucrezia, mais aussi parce qu'il savait voir au-delà des images, Andrea del Sarto n'aura eu qu'une carrière de premier plan, pas une carrière exceptionnelle comme Michel-Ange ou Léonard. L'homme, modeste, exigeant, patient, construisit son oeuvre pas à pas, à la manière d'un artisan et sans jamais laisser son ego le mener par le bout du nez. Sa femme, bien sûr, oui. Andrea était l'homme qui donne et ne se soucie guère de recevoir. C'est ce dont témoignent la construction patiente et harmonieuse de ses oeuvres, son sens du drapé, sa passion des couleurs.

 

Résumé :

 

« Le jeune Andrea del Sarto passait tous ses instants de liberté dans la “salle du pape” à Santa Maria Novella, pour étudier le carton de Michel-Ange pour La Bataille de Cascina et celui de Léonard de Vinci pour La Bataille d'Anghiari », écrit Vasari.
Peintre italien de la haute Renaissance, le Florentin Andrea del Sarto fut l'un des plus grands de son époque. Sa maîtrise stylistique le place aux côtés de Michel-Ange ou de Léonard de Vinci. Il peignit pour de nombreux clients, mais surtout pour le cloître du Scalzo, à Florence, où il laisse des fresques monochromes sublimes pour François1er, qu'il rejoint en France mais quitte quand son épouse le rappelle en Italie, pour le réfectoire du couvent San Salvi, près de Florence. Un artiste attachant et sensible.

 

Biographie :

 

Installé dans le sud-est de la France, Christian Soleil travaille comme consultant en management et communication pour diverses entreprises et structures européennes.
Il publie depuis l'âge de vingt ans des ouvrages dans les domaines les plus variés : roman, théâtre, essais, biographies, recueils de contes et légendes.
Il puise son inspiration dans les grandes villes d'Europe, des États-Unis et du Japon, dans lesquelles il voyage dès que ses occupations professionnelles lui en laissent le temps.

 

Thème : Biographie

Nombre de pages : 70

Format : Roman (134x204)

ISBN livre papier : 9782414048052

ISBN livre téléchargement : 9782414048069

Date de publication : 05 April 2017

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16 mars 2017 4 16 /03 /mars /2017 09:04

Lisez l'interview de Christian Soleil sur le Mag Macron :

http://macron2017.newmediaproduction.org/2017/03/09/christian-soleil-referent-dune-vingtaine-de-comite/

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12 mars 2017 7 12 /03 /mars /2017 10:40

Parce que je suis conscient de vivre dans le pays d’Europe qui dispose des meilleurs atouts démographique, économique, comme en matière de créativité, d’innovation, de recherche et d’entreprenariat ;

 

Parce que depuis plus de trente ans, les gouvernements successifs, qui ont placé la lutte contre le chômage parmi leurs priorités, ont régulièrement échoué ;

 

Parce que j’en ai assez que l’on vote des lois à la pelle en oubliant trop souvent de songer à leur application ;

 

Parce que j’en ai assez que le soupçon plutôt que la confiance régisse la vie des entrepreneurs et des contribuables ;

 

Parce que depuis vingt ans les présidents de la République ont fait alterner immobilisme, agitation stérile et politique à la petite semaine ;

 

Parce que l’émotion prend trop souvent le pas sur la raison dans les décisions publiques ;

 

Parce que ceux qui croient en un Dieu d’amour parlent souvent moins fort que ceux qui prônent un Dieu de haine ou d’exclusion ;

 

Parce que je ne veux pas d’un pays où les femmes, majoritaires en nombre, soient considérées comme une minorité, avec des salaires moindres et un moindre accès aux responsabilités politiques, économiques et sociales ;

 

Parce que je préfère une société du risque, fondée sur la confiance et le mouvement, à une société de la rente, fondée sur la méfiance et l’immobilisme ;

 

Parce que je sais que la véritable souveraineté passe désormais par l’Europe ;

 

Parce que quand je voyage je suis reconnu avant tout comme un Européen ;

 

Parce que notre sécurité, notre économie, notre culture passent d’abord par l’Europe ;

 

Parce que j’en ai assez de voir des politiciens s’opposer quand ils partagent les mêmes valeurs et les mêmes orientations sur les choix essentiels : économie, fiscalité, sécurité, Europe, vie sociétale ;

 

Parce que j’en ai assez de voir les petits arrangements des uns ou des autres au sein de clans d’un autre siècle alors qu’ils ne pensent pas la même chose sur les aspects les plus fondamentaux de la société ;

 

Parce que je sais que la France est dans l’Europe, l’Europe dans le monde et que le monde est tout autant rempli d’espoirs que de dangers ;

 

Parce que j’en ai assez que nos dirigeants passent leur temps à nous infantiliser, à nous inquiéter pour mieux nous rassurer, quand nous avons besoin de faits, de lucidité et de sécurité réelle ;

 

Parce que je ne me résous pas à ce que mon pays, sous prétexte d’égalité théorique, voit l’égalité réelle reculer et la reproduction sociale croître d’une manière dangereuse pour son équilibre ;

 

Parce que je pense que la culture doit être un fruit commun à partager ;

 

Parce que je ne crois pas que l’on puisse remplacer cette société par une autre d’un coup de baguette magique au niveau national, mais que l’on peut la refonder sur la base de valeurs communes et d’un projet clairement identifié ;

 

Parce que je crois que l’avenir reste à écrire et que ce récit passe par nous ;

 

Parce que je crois que notre identité est un projet commun que nous devons élaborer ensemble ;

 

Parce que je veux une France ouverte, européenne, accueillante, confiante dans ses atouts et son avenir, sûre, où chacun puisse trouver sa place sans exclusivité de couleur, d’origine ethnique ou sociale, de genre ou de sexualité, de croyance ou de conviction philosophique ;

 

J’ai choisi de soutenir Emmanuel Macron dans la campagne présidentielle de 2017 et accepté de représenter son mouvement En Marche ! en tant que référent départemental Loire.

 

Christian Soleil

26.12.2016.

 

 

Pourquoi je soutiens la candidature d'Emmanuel Macron
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20 février 2017 1 20 /02 /février /2017 21:05
VIVALDI L'INTRANQUILLE
BIOGRAPHIE

Biographies - 88 pages - 140x200

ISBN : 9782342150674


Antonio Vivaldi était célèbre de son vivant en tant que violoniste virtuose. Mais il fut aussi très tôt un compositeur de renommée internationale. Travailleur acharné, il composait jour et nuit des pièces baroques qui allaient considérablement influencer la musique instrumentale, et notamment concertante, du XVIIIe siècle. Au besoin, il pouvait se plagier lui-même, reprenant là une ligne mélodique qu'il avait utilisée ici. Il laissa à sa mort des piles de partitions qui connurent, comme tous les œuvres, des périodes posthumes de gloire ou de défaite. Après être tombé en désuétude, il a vu sa cote remonter dans le cœur de nos contemporains depuis quelques décennies.
Christian Soleil décortique Vivaldi dans "Vivaldi l'intranquille" qui vient de paraître
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9 décembre 2016 5 09 /12 /décembre /2016 12:08

Christian Soleil publie à l’approche des fêtes de fin d’année deux ouvrages de genres très différents : un livre écrit sous sa direction par des groupes d’étudiants en communication sur le thème de la communication d’entreprise, et un essai souriant avec son amie Marie-Josèphe Court, « Dame de trèfle ». En voici la présentation succincte :

 

Communication d’entreprise : panorama des moyens de communication externe

 

Résumé :

 

La communication externe des entreprises, et notamment des PME, peut devenir un véritable casse-tête chinois pour les non-professionnels et même, parfois, pour ceux qui prétendent maîtriser les tenants et les aboutissants de ce nécessaire exercice. Parmi les difficultés, au-delà de l'analyse et du diagnostic de situation, au-delà même de l'élaboration d'une stratégie cohérente, la sélection des outils et médias est problématique. Devant leur prolifération, comment choisir ? Des relations presse, mais avec quels supports ? Internet, mais comment ? Un blogue, pour dire quoi ? Des réseaux sociaux, mais lesquels ? Un site, mais pour quoi faire ? Ou bien un évènement ? Une opération promotionnelle ? 
Réponse de Christian Soleil et d’un groupe d'étudiants de l'ESC Grenoble et de l'école Sciences-U.

 

Biographie :

 

Installé dans le sud-est de la France, Christian Soleil travaille comme consultant en management et communication pour diverses entreprises et structures européennes. Il publie, depuis l'âge de vingt ans, des ouvrages dans les domaines les plus variés : roman, théâtre, essais, biographies, recueils de contes et légendes. Il puise son inspiration dans les grandes villes d'Europe, des États-Unis et du Japon entre lesquelles il voyage dès que ses occupations professionnelles lui en laissent le temps.

Thème : Essai / Etude autres

Nombre de pages : 110

Format : Roman (134x204)

ISBN livre papier : 9782334249614

ISBN livre téléchargement : 9782334249621

Date de publication : 07 December 2016

 

Dame de trèfle

(avec Marie-Josèphe Court)

 

Résumé :

 

Un homme, une femme, se rencontrent par hasard dans une brasserie de la gare de la Part-Dieu, à Lyon, et entament une conversation à bâtons rompus sur la mère : son rôle, sa fonction, ses responsabilités. Puis la femme disparaît et l’homme la cherche désespérément.
Histoire, anecdotes, plaisanteries et confessions s'entremêlent. Un dialogue profond, souvent drôle, toujours éclairant, et des personnages attachants, sans doute blessés par la vie, mais qui ne dévoilent d'eux-mêmes que ce pan fugace de ciel bleu que les nuages, en s'écartant, laissent apparaître un jour d'orage.

 

Biographie :

 

Installé dans le sud-est de la France, Christian Soleil travaille comme consultant en management et communication pour diverses entreprises et structures européennes.
Il publie depuis l'âge de vingt ans des ouvrages dans les domaines les plus variés : roman, théâtre, essais, biographies, recueils de contes et légendes. Il puise son inspiration dans les grandes villes d'Europe, des États-Unis et du Japon, entre lesquelles il voyage dès que ses occupations professionnelles lui en laissent le temps.

 

Thème : Sentimental

Nombre de pages : 104

Format : Roman (134x204)

ISBN livre papier : 9782414003150

ISBN livre téléchargement : 9782414003167

Date de publication : 06 December 2016

 

Christian Soleil publie un livre de communication et un essai féministe et souriant
Christian Soleil publie un livre de communication et un essai féministe et souriant
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